vendredi 12 décembre 2008

Noir, et alors?

D’ici environ un mois, Barack Obama prendra la présidence des Etats-Unis.

L’information date un peu, je sais. J’arrive après la bataille, c’est vrai également. Ceci étant, au sens strict du terme, c’est encore de l’actualité !

Je ne souhaite pas revenir sur la campagne en elle-même, discuter des mérites comparés d’Obama et de Mc Cain ou m’aventurer à commenter le programme sur lequel le futur dirigeant le plus puissant du monde s’est fait élire. Je l’ai déjà dit, je n’entends rien à la politique.

Non, j’aimerais simplement revenir sur les commentaires et les réactions des médias du monde entier à cette élection. Je suis sans doute bizarrement constitué (avec le temps, j’ai fini par accepter cette idée), mais je n’ai pas pu m’empêcher d’être exaspéré d’entendre et de lire partout « Obama sera/est le premier président noir des USA ».

De même, j’ai été atterré de voir jusqu’en France (cf. Lilian Thuram par exemple) de très nombreuses personnalités se réjouir du fait qu’un noir avait gagné cette élection. A leurs yeux, cela marque un changement significatif des mentalités, une avancée considérable du droit des minorités…c’te blague.

Dans le même temps, on voyait nombre d’Afro-Américains déclarer « Pourquoi je vote pour Obama ? Mais parce qu’il est noir ! ». Quelle tristesse et quelle pitié de voir tous ces gens se tirer une balle dans le pied sans même s’en rendre compte…

Surtout qu’à la même période, le championnat du monde de Formule 1 était remporté par Lewis Hamilton, un pilote britannique et…noir. Et là, même déchaînement médiatique pour souligner le premier succès d’un noir dans cette discipline. Misère…

Pour ma part, on m’a appris qu’un Homme ne devait jamais être jugé d’après son origine ou sa couleur de peau mais d’après ses qualités, ses défauts, ses paroles et ses actes. Je trouve aberrant qu’on puisse élire (ou ne pas élire) quelqu’un en fonction de son teint.

Surtout, je trouve malheureux qu’en 2008, on en soit encore à signaler, démarquer les actes d’une personne au prétexte qu’elle est noire. Agir ainsi, c’est marquer une distinction entre blancs et noirs, c’est rendre remarquable (au sens premier du terme) quelque chose qui devrait n’être que banal. C’est une forme de discrimination à mon sens, ou en tout cas, de différenciation. Et je pense que cela va clairement à l’encontre de la cause que les gens cherchent pourtant à défendre en tenant de tels propos.

Alors, félicitations à messieurs Obama et Hamilton ! Mais simplement parce qu’ils ont réussi dans leurs domaines respectifs, et non pas parce qu’ils sont les premiers noirs à l’avoir fait. Ca, ce n’est (ca ne devrait être) que de l’anecdote.

Nico.

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