mercredi 14 janvier 2009

Légèreté, cynisme et publicité.

J’ai la chance d’être naturellement porté à voir le côté drôle de la plupart des situations. A vrai dire, la fameuse formule « on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde » me convient bien.

Voir, par exemple, l’article précédent. Cela entraîne parfois quelques grands moments de solitude puisqu’il n’est pas rare que je sois le seul à rire bêtement d’un évènement, d’un article (allez, vous pouvez bien me le dire : qui a, au moins souri en lisant les deux extraits du précédent article ?) ou d’un propos.

Cela peut donner aussi l’occasion à certain de me considérer comme un type léger et même froid tant il n’est pas dans mes habitudes d’étaler à la moindre occasion mon ressenti profond. Quoiqu’on en dise, le rire est le plus efficace des paravents. Il est aussi le plus immédiat.

En outre, il est vrai aussi –et ce blog en est le témoin- que je fuis toute polémique portant sur des sujets sérieux ou graves. Je suis capable sans aucun soucis ni remords de débattre pendant trois plombes de sujets complètement futiles (on me souffle « débiles » dans l’oreillette, ca marche aussi), mais je considère toujours que les vrais grands sujets me dépassent totalement, et que je n’ai pas toutes les cartes en mains pour être capable d’en parler correctement sinon intelligemment.

J’ai vu tellement de potes se crêper le chignon ou les rastas dans des discussions sans fins mais surtout sans arguments intelligents, ni réelles connaissances solides du sujet abordé (au hasard, la réforme des universités, le conflit israélo-palestinien et j’en passe) que je m’efforce d’éviter d’atteindre ce que je considère comme le comble du ridicule.

Vous me direz, ce faisant, je ne prends pas grands risques puisque j’évite de prendre position. Et puis merde quoi, un jeune ca s’engage ! Voui mais non. Je ne me sens ni la fibre militante, ni la ferveur partisane.

Sauf qu’arrive un moment où je ne ris plus.
Ou plutôt si (on ne se refait pas), je ris jaune.

A la page 6 du journal le Monde daté du mardi 13 janvier 2009, vous trouverez un article intitulé « Human Rights Watch dénonce l’usage de bombes au phosphore ». Vous vous en doutez, cela concerne l’intervention israélienne dans la bande de Gaza.

Je vous passe l’essentiel de l’article. Sachez juste que HRW, une organisation humanitaire, accuse les Israéliens d’employer des armes interdites par les conventions internationales. Et voici ce que répond Avital Leibovitch, porte-parole de l’armée :

« L’armée n’utilise que des armes en conformité avec les normes internationales. »

Merveilleux !
Les habitants de Jabaliya seront ravis de savoir que les bombes qui massacrent leurs enfants et leurs familles sont certifiées conformes. Par contre, pour le coup, je serais habitant de Sderot que je demanderais à vérifier que les obus de mortier palestiniens ont bien reçu leur certification…

Je passe sur le fait que l’affirmation du major Leibovitch est très vraisemblablement un mensonge éhonté. Je ne veux surtout pas discuter du bien-fondé ou non de l’intervention de Tsahal à Gaza. En revanche, je ne peux pas m’empêcher de m’extasier sur le fait qu’on puisse, sans ciller, se cacher derrière des normes de qualité pour conforter l’utilisation d’engins de mort.

Je croyais pourtant être relativement cynique comme bonhomme. Mais là, on atteint des sommets.

M’enfin, on pourra toujours m’opposer que les normes à respecter sont faîtes dans le souci d’améliorer la qualité des services au public. Ben oui, après la norme « CE » qui permet de s’assurer que bébé ne s’étouffera pas avec les poils de cul de son Winnie, après le « Label Rouge » fièrement tatoué sur la cuisse gauche des poulardes, il est dans l’ordre des choses d’avoir institué une norme «arme qui tue, mais attention, elle est propre ! ».

A ce propos, et puisqu’il faut bien vivre, j’ai une idée à vendre aux militaires. Qui dit label qualité, dit logo. Celui-ci reste à créer, il me semble. Ne bougez plus, j’ai l’idée!


Un beau Monsieur Propre barré de la mention « Licence to kill » en rouge sang, ca aurait pas de la gueule sur une roquette ?

Nico.

mardi 13 janvier 2009

Quand ce qui paraît futile...devient utile.

Vous l’avez sans doute désormais remarqué, j’ai parfois des petits bonheurs tout simples, pour ne pas dire abrutis.

Aujourd’hui encore, on a pu me croiser en train de rire seul, niaisement, et j’imagine sans mal que si des personnes m’ont vu alors, elles ont dû craindre pour ma santé mentale.
Qu’elles se rassurent, je vais bien. Quoique je ne suis pas persuadé qu’elles seront rassurées une fois qu’elles connaîtront les raisons de mon hilarité…

Je lisais le quotidien gratuit 20 minutes (mardi 13 janvier 2009, n°1537), et je suis tombé sur deux infos que j’ai trouvé particulièrement jouissives. La première de par sa forme et la seconde, de par les faits relatés.

En page 2 du quotidien, un petit encart intitulé « Remplaçants » accompagne un article traitant d’une toute nouvelle formation proposée aux jeunes enseignants afin qu’ils gèrent mieux les classes difficiles. C’est cet encart qui a attiré mon attention.

Très brièvement, il est fait état de la difficulté d’enseigner lorsqu’on est titulaire en zone de remplacement (TZR) :
« C’est difficile de s’intégrer lorsqu’on ne vient qu’une fois par semaine », déplore Céline Chevillon, professeur d’EPS. « Mon proviseur ne connaît même pas mon nom ! », ajoute une autre TZR.

Ironie du sort, le journaliste n’a visiblement pas jugé lui non plus utile de s’enquérir de son nom…

Ensuite, à la page 4, à la rubrique « faits divers », on trouve un article intitulé Un braqueur se fait poignarder. Alors, déjà, si on ne peut plus braquer tranquillement sans risquer de se faire larder, où va-t-on ?

Mais surtout, la description de la scène par le journaliste m’a fait mourir de rire.
C’est en fait dans un restaurant japonais du 5e arrondissement qu’a eu lieu le cambriolage à l’issue duquel, les « malfaiteurs se sont fait remettre la caisse avant d’être poursuivis par les employés, dont l’un s’est vraisemblablement muni d’un couteau de cuisine. ».

Je sais bien qu’il y a eu mort d’homme et que cela devrait suffire à m’interdire de m’esclaffer, mais c’est plus fort que moi, imaginer deux braqueurs pourchassés par une horde de cuistots japs’, je trouve ça particulièrement burlesque.

Moralité, même si le job n’est pas facile, de nos jours, vaut mieux être TZR que voleur de restos japonais.
Et ce genre d’info utile, c’est pas le pôle-emploi qui vous les filera.

Nico.

vendredi 9 janvier 2009

2009, annus horribilis?

En tout cas, y’a pas de raison, nouvelle année ou pas, râleur je suis, râleur, je reste !

Et donc, je ne peux m’empêcher de grogner, dès l’entame de 2009. En effet, je ne sais pas vous, mais moi, la sacro-sainte tradition des vœux, ça me gonfle.
Et que je te mets du « Bonne année » par ci, et que j’y ajoute du « tout mes vœux de bonheur » par là, sans oublier évidemment l’horripilant « et surtout, la santé ! ».

Je ne vois pas au nom de quoi on doit se sentir obligé de faire des ronds de jambe avec des gens que bien souvent on ne connaît même pas ou pire, qu’on n’apprécie pas. En outre, répéter 57 fois la même chose à autant de personnes différentes au cours d’une même journée, je trouve ça gonflant et même abêtissant. Surtout quand, dans le même temps, il faut entendre les mêmes bêtises en retour. On pourrait faire preuve d’imagination et de créativité en souhaitant nos vœux de manière originale mais non, on retombe toujours sur les mêmes formules éculées.

Et revenons, s’il-vous-plaît, à la magnifique formule « et la santé, surtout ! ». C’est merveilleux cette habitude qu’on a de formuler des vœux qui, de toute façon et statistiquement, ne se réaliserons pas dans 99% des cas. Je sais bien qu’il s’agit d’être poli avec la dame et de faire des risettes au monsieur mais zut à la fin ! En une année entière, il est évident que tout le monde va se cogner au minimum un rhume, une grippe, une bonne gastro ou autre angine…et combien de personnes ont-elles entendu ce vœux pieu avant de décéder dans les mois qui suivent, mmh ? Tu parles d’une ânerie.

A l’heure où le pays entier est en crise, il convient d’être efficace et rentable jusque dans ses vœux que diable !
Et donc, à tout prendre, j’aime autant le sobre et basique « Meilleurs vœux ». Ainsi, la personne concernée choisi ce qui l’arrange, et tout le monde est content !

Hélas, bien évidemment, je râle mais comme tout le monde, je me plie aux conventions et je passe mon mois de janvier à "meilleursvoeux-ifier" tout ce qui bouge. Après tout, je ne suis que le fruit maigrichon d’une société dont il convient que je respecte les usages.

Ainsi, à vous chers lecteurs, je souhaite de beaux nénés et surtout, sans thé !

Nico.