Voir, par exemple, l’article précédent. Cela entraîne parfois quelques grands moments de solitude puisqu’il n’est pas rare que je sois le seul à rire bêtement d’un évènement, d’un article (allez, vous pouvez bien me le dire : qui a, au moins souri en lisant les deux extraits du précédent article ?) ou d’un propos.
Cela peut donner aussi l’occasion à certain de me considérer comme un type léger et même froid tant il n’est pas dans mes habitudes d’étaler à la moindre occasion mon ressenti profond. Quoiqu’on en dise, le rire est le plus efficace des paravents. Il est aussi le plus immédiat.
En outre, il est vrai aussi –et ce blog en est le témoin- que je fuis toute polémique portant sur des sujets sérieux ou graves. Je suis capable sans aucun soucis ni remords de débattre pendant trois plombes de sujets complètement futiles (on me souffle « débiles » dans l’oreillette, ca marche aussi), mais je considère toujours que les vrais grands sujets me dépassent totalement, et que je n’ai pas toutes les cartes en mains pour être capable d’en parler correctement sinon intelligemment.
J’ai vu tellement de potes se crêper le chignon ou les rastas dans des discussions sans fins mais surtout sans arguments intelligents, ni réelles connaissances solides du sujet abordé (au hasard, la réforme des universités, le conflit israélo-palestinien et j’en passe) que je m’efforce d’éviter d’atteindre ce que je considère comme le comble du ridicule.
Vous me direz, ce faisant, je ne prends pas grands risques puisque j’évite de prendre position. Et puis merde quoi, un jeune ca s’engage ! Voui mais non. Je ne me sens ni la fibre militante, ni la ferveur partisane.
Sauf qu’arrive un moment où je ne ris plus.
Ou plutôt si (on ne se refait pas), je ris jaune.
A la page 6 du journal le Monde daté du mardi 13 janvier 2009, vous trouverez un article intitulé « Human Rights Watch dénonce l’usage de bombes au phosphore ». Vous vous en doutez, cela concerne l’intervention israélienne dans la bande de Gaza.
Je vous passe l’essentiel de l’article. Sachez juste que HRW, une organisation humanitaire, accuse les Israéliens d’employer des armes interdites par les conventions internationales. Et voici ce que répond Avital Leibovitch, porte-parole de l’armée :
« L’armée n’utilise que des armes en conformité avec les normes internationales. »
Merveilleux !
Les habitants de Jabaliya seront ravis de savoir que les bombes qui massacrent leurs enfants et leurs familles sont certifiées conformes. Par contre, pour le coup, je serais habitant de Sderot que je demanderais à vérifier que les obus de mortier palestiniens ont bien reçu leur certification…
Je passe sur le fait que l’affirmation du major Leibovitch est très vraisemblablement un mensonge éhonté. Je ne veux surtout pas discuter du bien-fondé ou non de l’intervention de Tsahal à Gaza. En revanche, je ne peux pas m’empêcher de m’extasier sur le fait qu’on puisse, sans ciller, se cacher derrière des normes de qualité pour conforter l’utilisation d’engins de mort.
Je croyais pourtant être relativement cynique comme bonhomme. Mais là, on atteint des sommets.
M’enfin, on pourra toujours m’opposer que les normes à respecter sont faîtes dans le souci d’améliorer la qualité des services au public. Ben oui, après la norme « CE » qui permet de s’assurer que bébé ne s’étouffera pas avec les poils de cul de son Winnie, après le « Label Rouge » fièrement tatoué sur la cuisse gauche des poulardes, il est dans l’ordre des choses d’avoir institué une norme «arme qui tue, mais attention, elle est propre ! ».
A ce propos, et puisqu’il faut bien vivre, j’ai une idée à vendre aux militaires. Qui dit label qualité, dit logo. Celui-ci reste à créer, il me semble. Ne bougez plus, j’ai l’idée!
Un beau Monsieur Propre barré de la mention « Licence to kill » en rouge sang, ca aurait pas de la gueule sur une roquette ?
Nico.
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